Retour d’Amérique. Vingt ans après : Chronique n°9
–
Pour terminer cette série de huit chroniques, j’ai choisi de proposer, pour les deux dernières, quelques citations du livre de Raymonde Caroll. Il a été publié en 1987 et correspond donc à l’époque où j’ai vécu aux États-Unis.
Certains aspects de l’ouvrage ont donc vieilli, mais ce recueil de citations sélectionne celles qui sont toujours d’actualité, conformément au principe de ces chroniques.
Si j’y étais resté, j’aurai certainement mis cet ouvrage au programme de mon cours de civilisation.
Nous avons continué, en effet, en bien ou en mal, à nous « américaniser » et certaines différences tendent à s’estomper, tandis que d’autres résistent et résisteront encore très longtemps.
Raymonde Caroll, Évidences invisibles, Américains et Français au quotidien, Le Seuil 1987.
Raymonde Caroll, Cultural misunderstandings, The French American experience, University of Chicago Press 1987.
Bien qu’ayant lu la version anglo-américaine, les citations sont celles de la version originale française.
—–
Une très grande partie des échanges interculturels se fait sans aucun problème, tout comme il est possible de « très bien se débrouiller » dans une langue étrangère, de la parler même « couramment » mais d’être totalement incapable de bien traduire un texte dans cette langue.
Ceci est plus visible chez les immigrants qui arrivent déjà en couple ou en famille, et développent un modus vivendi entre culture de la maison et culture de l’extérieur.
La maison
Des Français s’étonnent souvent que la première fois qu’ils sont arrivés chez des Américains, leurs hôtes leur aient fait le tour de la maison, et interprètent cela comme « un désir d’épater ». Sans exclure cette possibilité, il est important de comprendre cependant que, pour des Américains, c’est faire en sorte que vous puissiez « vous sentir chez vous » en vous donnant l’occasion d’abord de reconnaître, pour ainsi dire, le terrain.