Deux articles de journaux parus le même jour sur le site du HuffingtonPost Maghreb
Le premier témoignage renvoie à des critiques déjà formulées sur ce blogue mais qui prennent un relief autrement plus intéressant car elles proviennent d'un vécu personnel.
Première critique : « Le français n’a pas fait le “self work” nécessaire pour ne plus être une langue élitiste qui pense en blanc tout le temps. Les imageries et référentiels de la langue française sont ceux des Gaulois. Le français n’a pas regardé l’histoire de la France en face et continue à exclure les francophones et Français qui ont grandi sans châtaignes ou Chablis. » Manifestement, nous n'avons pas encore bien intégré en France que le français n'appartient plus seulement à la France et qu'il est temps de prendre en compte, et de manière significative, les apports culturels des autres pays francophones. Et que dire de l'arrogance mais aussi de l'isolement dans leur tour d'ivoire de nos élites dans les institutions francophones comme l'OIF, élites qui semblent complètement déconnectées des peuples et qui semblent plutôt soucieuses de paraître que d'agir pour améliorer le quotidien des francophones ? C'est d'ailleurs le principal argument défendu par les opposants aux Sommets de l'OIF, comme on peut le constater chaque année... Peut-on leur reprocher ?
Autre passage fort de cet article : le racisme en France, qui ne touche pas spécialement que les campagnes...Même la « Ville-lumière », toujours prompte à donner des leçons au reste de pays, est, semble-t-il, bien gangrénée... Cela m'amène à poser la question suivante : nous prônons l'instauration d'un visa francophone mais le racisme ambiant en France ne décourage-t-il pas les autorités françaises d'accéder à nos demandes ?
Un article fort donc, dérangeant car il renvoie une facette peu glorieuse de la France, même si ce pays n'a pas le monopole du racisme. Nous n'en mesurons que plus le chemin à parcourir vers une francophonie plus unifiée.
https://www.huffpostmaghreb.com/entry/212-alors-bougnoule-pas-encore-blanchi_mg_5c546dcde4b01d3c1f134f73?utm_hp_ref=mg-maroc
Le deuxième témoignage apporte un éclairage de « l'intérieur » sur l'appropriation de la langue de Molière par les Marocains ainsi que de sa place dans la société marocaine. N'en déplaise aux défaitistes et aux déclinistes, même s'il ne faut pas nier les progrès de l'anglais au Maghreb – assez logiques d'ailleurs, car ces pays s'ouvrent sur le monde-, le français fait bien partie pour la plupart des Marocains de leur patrimoine linguistique. Mais, et c'est l'un des points communs avec le premier article, le français apparaît là-aussi encore trop souvent comme une langue « élitiste », un marqueur social. Le grand défi de la francophonie reste donc bien la démocratisation de l'usage du français auprès des classes populaires.
https://www.huffpostmaghreb.com/entry/212-oui-je-suis-marocaine-et-je-pense-en-francais_mg_5c544761e4b0bdf0e7da7660?utm_hp_ref=mg-maroc