(Publié sur lefrançaisenpartage le 27-01-2011)
Population francophone des États et Gouvernements de la Francophonie en Europe
Zone/pays | Population en 2010 | Francophones | Pourcentage | Francophones partiels | Pourcentage |
Europe | |||||
Europe centrale et orientale | |||||
Albanie | 3 169 000 | 316 900 | 10% | ||
Bulgarie | 7 497 000 | 301 100 | 4% | 249 500 | 3% |
Croatie | 4 410 000 | 24 300 | 0,6% | 107 700 | 2% |
Ex-Rép. Yougoslave de Macédoine | 2 043 000 | 150 000 | 7% | 80 000 | 4% |
Hongrie | 9 973 000 | 40 200 | 0,4% | 46 400 | 0,5% |
Lettonie | 2 240 000 | 20 800 | 0,9% | ||
Lituanie | 3 255 000 | 67 000 | 2% | 61 200 | 3% |
Moldavie | 3 576 000 | 894 000 | 25% | ||
Pologne | 38 038 000 | 447 800 | 1% | 622 500 | 2% |
Rép. tchèque | 10 411 000 | 153 900 | 1,5% | 93 600 | 0,9% |
Roumanie | 21 190 000 | 1 853 000 | 9% | 2 903 100 | 14% |
Serbie | 9 856 000 | ND | |||
Slovaquie | 5 412 000 | 75 500 | 1% | 46 400 | 0,9% |
Slovénie | 2 025 000 | 38 600 | 2% | 34 400 | 2% |
Ukraine | 45 436 000 | 285 800 | 0,6% | ||
Europe de l’Ouest | |||||
Andorre | 87 000 | 34 900 | 40% | 26 100 | 30% |
Autriche | 8 387 000 | 406 400 | 5% | 497 200 | 6% |
Belgique (total) | 10 698 000 | 6 838 100 | 64% | 1 405 800 | 13% |
Comm. Française de Belgique | 4 505 000 | 4 415 000 | 98% | ||
Chypre | 880 000 | 36 600 | 4% | 73 800 | 8% |
France (métropole) | 62 637 000 | 62 483 600 | 100% | ||
Grève | 11 183 000 | 415 300 | 4% | 475 200 | 4% |
Luxembourg | 492 000 | 352 800 | 72% | 87 000 | 18% |
Monaco | 33 000 | 25 800 | 78% | ||
Suisse | 7 597 000 | 3 827 300 | 50% | 1 599 300 | 21% |
Commentaire et analyse
Toutes ces données sont issues de l’indispensable (pour les passionnés de langue française et de géopolitique comme moi ) La langue française dans le Monde.
Ce que l’on remarque, pour ce tableau et le précédent : déjà il faut noter que ces données portent sur les gouvernements qui adhèrent à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Si les données sont très prometteuses et parfois surprenantes pour la langue française en Afrique et Moyen-Orient, le constat est plus conforme à l’image que l’on se fait de la place du français dans le monde pour ces pays à part quelques exceptions ; le français est une langue présente partout, apprise dans la totalité des pays membres de la francophonie (ce qui est une bonne nouvelle) mais à des degrés variables. Cependant, il est difficile de se faire une image précise en se basant uniquement sur ces statistiques. Ainsi, dans la Caraïbe, si le français semble assez peu présent en Haïti, Dominique et Sainte-Lucie à première vue, n’oublions pas que les langues maternelles de ces pays sont des créoles de substrat français, ce qui place le français comme langue étrangère privilégiée.
Au Canada, la situation est déjà largement connue : implantation forte du français au Québec, assez forte au Nouveau-Brunswick, province bilingue français-anglais où la communauté francophone s’organise (mise en place d’institutions, d’écoles… francophones) depuis moins longtemps que le Québec mais est cependant très active, ce qui laisse penser à une présence francophone qui va s’établir dans la durée (sans compter qu’il existe un capital sympathie pour le français de tous ces anciens francophones à présent anglophones qui recherchent leurs racines et inscrivent leurs enfants dans des écoles françaises ; phénomène que l’on retrouve à l’Ile du Prince Édouard).
Concernant l’Asie, on a affaire à une région traditionnellement (dans notre imaginaire) moins préoccupée par la francophonie. Cependant, des filières d’excellence en français existent dans les pays anciennement colonisés par la France (Cambodge, Laos, Vietnam) même si l’articulation entre ces formations et le monde du travail pose parfois quelques problèmes (voir le livre d’Yves Montenay sur le gâchis de ces ressources linguistiques en Asie : La langue française face à la Mondialisation). En parcourant le rapport, on découvre cependant avec surprise la décision de mettre en avant le français en Thaïlande, la francophilie très forte des Coréens du Sud et des Japonais (la France y jouit d’une image très positive de pays de la mode et de l’art, entre autres). Là-bas, le but de la « politique francophone » n’est pas de généraliser l’enseignement du français (projet totalement irréaliste), mais de faire émerger une élite francophile et francophone qui peut servir de pont entre notre pays et ces pays. Ainsi, on donne la priorité aux efforts des Alliances Françaises, aux lycées français et on met en place des partenariats pour créer des filières francophones d’excellence dans les universités.
En Europe, outre les pays « naturellement » francophones (la France, la Belgique, le Luxembourg, Andorre, Monaco), on remarque la présence toujours importante du français en Roumanie, en Moldavie, mais aussi en Bulgarie, Macédoine et Albanie, pays relativement latins par leur géographie si ce n’est par leur langue. Notons le début d’engouement pour le français dans les pays baltes, engouement plus détaillé dans le rapport.
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